Témoignages

Nicolas Monti

Je m’appelle Nicolas Pouvreau-Monti et j’ai 30 ans. Je suis co-fondateur et directeur de l’Observatoire de l’immigration et de la démographie, un institut indépendant qui travaille à éclairer le débat démocratique sur ces sujets essentiels pour l’avenir du pays. J’ai eu le privilège de participer à la Bourse Tocqueville durant l’année 2019.

Qu’est-ce qui vous a inspiré à postuler pour la Bourse Tocqueville, et qu’espériez-vous accomplir ?

Je m’interrogeais fortement quant à ma vie professionnelle : installé dans un emploi confortable, j’aspirais néanmoins à un travai engagé au service de la Cité, sans pour autant m’inscrire dans le jeu partisan ou électoral (lequel a évidemment toute sa légitimité et sa nécessité par ailleurs). L’univers des think-tanks m’intéressait tout particulièrement et je savais que Washington D.C. était la capitale mondiale de référence en la matière. Par ailleurs, j’avais un intérêt prononcé pour la vie politique et intellectuelle des Etats-Unis. À l’aune de ces différentes raisons, la Bourse Tocqueville m’est apparue constituer une opportunité hors du commun pour approcher ces réalités au plus près et éclairer mes choix.

Pouvez-vous décrire l’une des expériences les plus mémorables que vous avez eues pendant votre séjour à Washington D.C. ?

Parmi de multiples épisodes marquants, je citerais notamment les rendez-vous que nous avons pu avoir au Congrès – le coeur battant de la démocratie américaine. Nous avons été reçus longuement par un sénateur de premier plan et un membre de la Chambre des représentants, avec lesquels nous avons pu échanger sur les défis communs à l’ensemble des sociétés occidentales. La disponibilité des élus et la richesse de nos discussions m’ont laissé une impression durable.

Quels ont été les principaux enseignements de votre bourse qui ont eu un impact sur votre vie personnelle et professionnelle ?

La Bourse Tocqueville a eu un impact tout à fait décisif sur ma vie professionnelle. Au contact des think-tanks de Washington, tant les plus généralistes que ceux concentrés sur une thématique en particulier, j’ai pu toucher du doigt l’influence considérable que ce type de structures peut avoir sur la destinée d’un pays. J’ai aussi été frappé par leur professionnalisme, leur solidité organisationnelle et financière. Ce constat a influencé de manière décisive la décision de créer l’Observatoire de l’immigration et de la démographie, de retour en France, avec plusieurs amis. Les leçons d’efficacité apprises à D.C. nous ont été précieuses pour structurer notre stratégie et nos méthodes, de telle sorte que la croissance de l’OID m’a conduit à “en faire mon métier” en prenant la direction de l’Observatoire à temps plein, que je représente désormais auprès des décideurs politiques et dans les médias.

Comment la bourse a-t-elle facilité les opportunités de réseautage, et pourriez-vous partager comment ces connexions vous ont aidé dans votre carrière ?

Parmi les contacts très utiles pris durant la Bourse, je retiens spécialement ceux du Center for Immigration Studies et de NumbersUSA, un laboratoire d’idées et un groupe de pression travaillant en faveur d’une approche réaliste des sujets migratoires aux Etats-Unis. Ces deux organisations sont devenues depuis lors des partenaires de l’Observatoire de l’immigration et de la démographie et nous avons co-fondé avec elles l’International Network for Immigration Research (INIR), un réseau mondial d’instituts partageant notre approche factuelle et dépassionnée des questions d’immigrations. Le premier colloque de l’INIR s’est tenu en janvier 2024 au Congrès des Etats-Unis (l’occasion de revenir à Washington !) et nous accueillerons la prochaine édition à Paris durant l’automne de cette année.

Quelles compétences spécifiques avez-vous développées pendant la bourse qui vous sont utiles dans votre rôle actuel ?

Elles sont multiples ! Compétences “sociales” d’abord, en termes de construction de réseaux et de coalitions. Compétences entrepreneuriales ensuite : issu d’un cursus académique qui n’était pas spécialement porté vers ce genre de démarche, j’ai appris de nombreuses règles et méthodes utiles pour structurer un projet d’engagement civique et lui permettre à “passer à l’échelle” afin de maximiser son impact. Les formations dispensées sur place en termes de passages médias et de levée de fonds me sont toujours d’une utilité concrète aujourd’hui.

Basé sur votre expérience, quel conseil donneriez-vous à quelqu’un envisageant de postuler pour la Bourse Tocqueville ?

D’abord : osez candidater ! Soyez au clair sur ce que vous attendez de ce séjour, pour vous-même mais aussi (surtout) pour ce que pourriez construire d’utile à notre pays. Si vous êtes retenus, soyez conscient de la chance extraordinaire qui va vous être donnée de rencontrer des personnes et de visiter des lieux si éminents, et soyez déterminé à “rendre cette chance” en la faisant fructifier au service du bien commun.

Si vous deviez résumer votre expérience de la Bourse Tocqueville en quelques mots, quels seraient-ils ?

La Bourse Tocqueville constitue une opportunité absolument unique, qui peut avoir une importance capitale dans la trajectoire personnelle et professionnelle de jeunes gens souhaitant acquérir des compétences et des réseaux pour les mettre au service de la société française. Elle a joué un rôle notable dans ma propre construction. Un très grand merci à la Bourse – et vivement la prochaine édition